Le peuple des Jikani a une existence quasi-mythique. Dans certaines cultures humaines, les Jikani sont simplement un symbole de l'enfance, et il est dit d'un individu devenant adulte qu'il "quitte les Jikani". Ailleurs, le terme est une dénomination donnée selon des traits de caractère à des enfants farouches/désobéissants/agaçants.

Selon la légende, lorsqu'un enfant est abandonné, perdu, orphelin ou tout simplement en fuite, ses pleurs ou ses prières sont un appel pour Solpa, qui les emmène au coeur de Jikan, la montagne sacrée des Jikani, où ils seront recueillis par la communauté et élevés comme les fils et filles de Solpa, adoptés, appartenant à tous. A son arrivée, l'enfant reçoit son premier nom, qui est voté.

Le peuple - ou la communauté - Jikani, est composée exclusivement d'enfants. Leur système social est anarchique : il n'y a aucun système hiérarchique de dominance, et leur vie, sous l’œil de Solpa, est organisée par l'entraide, le partage, et l'empathie. Lorsque le jeune Jikani est en âge d'être utile à la communauté, par sa force ou son intelligence, il se sent désireux d'aider et de participer à la vie de la communauté. Il choisit alors une tâche selon les besoins, en fonction de la saison ou du manque d'aide sur tel ou tel projet.

Lors de sa puberté, l'enfant Jikani reçoit son deuxième nom, qui décrit sa nature intérieure et le guidera dans son chemin de vie.

Un cercle plus tard, le Jikani adolescent quitte la communauté. Il est alors assez fort pour quitter la vallée et franchir les montagnes. Dans le cas contraire, il y meurt.

Le Jikani refusant l'exil se verra tomber malade et dépérir, jusqu'à en mourir, car il est une magie protectrice, dans la montagne de Jikan, qui ne permet par de survivre à celui dont le temps a fait quitter les Jikani.