Tanaydin avait le cœur au bord de l’explosion ; dans ses pensées tournaient en boucle sa propre voix, qui lui répétait que oui, elle allait rencontrer Solpa, oui, il allait lui parler. Oui, elle devrait lui parler également.

 

Elle avait été conviée dans une des salles de la Tour du Mir par Erendiz de Garric, la conseillère tèque à la Cour des Peuples. Sa demande, au nom de l’Omnitèque, le journal de Kerk, avait été entendue et discutée par la Cour. Si Solpa est d’accord, lui avait-on dit, cela ne poserait pas de problème.

 

L’organisation politique sur Kerk permettait difficilement d’imaginer qu’un dieu puisse ainsi être aussi facilement abordé par quelqu’un qui n’était, somme toute, qu’une humaine parmi d’autres. Preuve en était que jamais, auparavant, Solpa n’avait accordé d’entrevue de ce genre. Car on ne le lui avait jamais demandé.

 

Après les quelques jours durant lesquels avaient duré le conseil, Enrendiz l’avait faite chercher, dans son logement provisoire de Nelth, et lui avait annoncé la nouvelle. Aussitôt, toute l’affaire était devenue réelle pour Tanaydin, comme si avant cela elle n’y avait jamais vraiment cru. Pourtant, l’idée était venue d’elle, et tout le monde à l’Omnitèque l’avait encouragée.

 

La pièce, dans les hauteurs de la Tour du Mir, était relativement petite, car le bâtiment, tout en hauteur, était étroit. Les habitants de Nelth qui étaient là à l’année entretenaient la Tour, et cette attention était visible et appréciée par Tanaydin. En tant que tèque n’ayant jamais vraiment quitté Kerk, les cités industrielles l’avaient habituée à un certain confort.

 

La porte s’ouvrit alors soudainement, et un être entra dans la pièce.

 

Oui, un être, car ce n’était ni un humain, ni aucune des autres races de Panium. Ce n’était pas non plus un mortel, et il n’avait pas l’allure d’un élémentaire. Il était autre chose. Il était Solpa.

 

Physiquement, son apparence semblait mêler des traits empruntés à différentes races. Il possédait une peau foncée, comme les Humains de Sima, ses cheveux noirs étaient longs et fins comme ceux d’un Imari, et son front s’ornait de deux cornes peu marquées, trait distinctif des Alinoï, qui suffisaient néanmoins à ce que ses longues mèches tombent de part et d’autre de son visage. Sous son front, ses yeux étaient sombres et profonds.

 

Solpa était vêtu de vêtements clairs contrastant avec son teint, dans un tissu fin, et portait un long manteau de soie ouvert aux manches larges, comme les conseillers de la Cour des Peuples, qui arborait sur la poitrine l’insigne de Panium, identifiant la Tour du Mir.

 

Une chose qui surprit grandement Tanaydin : Solpa était jeune. Très jeune, peut-être même plus jeune qu’elle. La statue qui ornait la grande place de Solpania le montrait comme un être dans la force de l’âge. Elle avait devant elle un dieu qui semblait à peine plus âgé que sa petite sœur. Et pourtant, il était Solpa.

 

— Bonjour, Tanaydin de Selora.

 

Solpa tendit une main, et, encore choquée et tremblante, la jeune femme la lui serra. Elle n’avait pas pensé qu’il serait aussi… beau.

 

— Bonjour… mon… sei…

 

Tanaydin ne savait pas comment appeler Solpa. Il était de coutume de nommer une personne par son prénom et son patronyme, ou le nom de sa famille, mais Solpa n’était connu que par cette unique dénomination. Voyant son désarroi, le créateur et protecteur de Panium sourit et libéra la tension dans laquelle s’embourbait la situation. Tous les deux finirent par rire ensemble.

 

— Vous pouvez juste m’appeler Solpa, dit celui-ci de sa voix jeune et douce.

 

Les deux personnages s’installèrent dans les sièges à leur disposition, et Tanaydin déplia la feuille qui contenait les questions sélectionnées parmi les centaines qu’elle avait reçues des citoyens tèques.

 

— Si cela ne vous dérange pas, l’entrevue sera enregistrée avec un audiogramme mémolithique, pour être ensuite retranscrit. Mais l’enregistrement sera effacé une fois copié, bien sûr.

 

Solpa hocha la tête en souriant.

 

— Ne vous en faites pas. Je ne me cache pas, et mon existence n’est pas un tabou. Vous êtes libre de faire ce que vous souhaitez de cet enregistrement.

 

Tanaydin hocha la tête, et mit en route l’audiogramme. Elle inspira à fond, ferma les yeux, et se concentra sur ce qu’elle savait faire le mieux.

 

 

 

— Pour commencer, j’aimerais savoir quel est votre nom, complet, véritable, qu’y a-t-il à savoir que nous ignorons ? Est-ce un pseudonyme ?

 

— Le nom sous lequel je me présente est Solpa. Tel que je suis aujourd’hui, pour Panium, et face à vous, je suis Solpa, et si j’ai porté différents noms par le passé, ils ne reflètent plus mon identité actuelle. Il n’y a pas de pseudonyme, car un nom est un nom, qu’il vienne après ou avant. Bien sûr, la puissance de nommer des choses n’est pas à prendre à la légère, et le nom primordial a son importance, mais ceux qui viennent le remplacer son aussi des noms qui ont leur pouvoir.

 

Tanaydin resta un instant muette, mais son professionnalisme reprit rapidement le pas sur sa surprise, et elle le remercia pour de suite enchaîner avec la question suivante.

 

— Pour continuer avec les questions de présentation, et puisque nos lecteurs ne pourront vous voir, dites-nous quelle est votre taille, votre corpulence, votre âge, votre apparence, vos origines…

 

Solpa leva la tête et plissa les yeux, visiblement pensif. Son sourire montrait que cette situation l’amusait, et Tanaydin se demanda ce que l’entrevue avait déjà prévue : quel était le quotidien d’un dieu ?

 

— Ma taille n’est pas très impressionnante, mais je ne suis pas toujours dans une incarnation physique, comme je le suis devant vous. L’âge est une mesure assez variable en ce qui me concerne, je ne pourrai malheureusement pas vous répondre. Je mesure un mètre soixante-dix actuellement, et je pèse soixante-huit kilogrammes, si telle était votre question. Comme vous l’avez sûrement remarqué, mes traits physiques se retrouvent dans les peuples de Panium. Mais je n’ai pas d’origine, puisque je suis l’origine.

 

— Cela tombe sous le sens, commenta Tanaydin en riant de la stupidité de cette question qui avait échappé à son filtre de pertinence.

 

La jeune femme lut les questions suivantes, qui soudain, face à Solpa, lui paraissaient absurdes et inadéquates. Non, il fallait des questions intéressantes. Des questions intelligentes. Elle en barra plusieurs, puis se maudit intérieurement et décida d’improviser.

 

— Vous dites n’être pas toujours dans une incarnation physique. Cela vous arrive-t-il cependant, hormis lors des conseils de la Cour ?

 

— Cela m’arrive, en effet. Mais mon apparence est alors tout à fait différente.

 

— Pourquoi cela ? Et comment choisissez-vous votre apparence, le cas échéant ?

 

— Il ne serait pas avisé de ma part de déambuler dans une apparence qui puisse éveiller des surprises, des interrogations, voire des manifestations de foules. Mon apparence est rendue publique par la statue qui se trouve à Solpania. Non, lorsque je foule le sol de Panium, je prends l’apparence du peuple chez lequel je me trouve, et revêt ses tenues usuelles.

 

— Merci pour ces réponses, dit Tanaydin en tournant sa feuille. Nous allons passer à des questions un peu plus intéressantes maintenant, si vous le voulez bien.

 

— Je vous en prie.

 

Tanaydin s’éclaircit la voix, rassembla ses feuilles : on entrait dans le vif du sujet.

 

— Certains écrits sur la création de Panium laissent à penser que vous auriez eu un passé, et donc une histoire, avant d’être le créateur et protecteur. Si l’on considère la différence de statut entre les Crus et les Sus, et puisque vous n’êtes ni mortel, ni lié à un peuple de Panium : y a-t-il eu réellement un « avant Panium » ? Avez-vous été enfant ? Si vous êtes né, qui étaient vos parents ?

 

Solpa leva à nouveau la tête vers le plafond et se mit à rire.

 

— Jamais je n’aurais cru que l’on me pose ces questions. Pour cela, je vous remercie de votre présence.

 

Solpa se tut un instant, et joignit ses mains devant sa bouche, pensif.

 

— Dans une de mes existences, j’ai été un enfant, oui. Un enfant unique, dans une famille aisée, il y a très longtemps, dans un monde qui n’existe plus aujourd’hui. Mes parents étaient des personnes aimantes, qui n’ont jamais mérité ce que je leur ai fait subir. Le reste de ma famille est anecdotique ; ils n’ont jamais eu d’incidence sur ce que je suis devenu par la suite.

 

» Durant mon enfance, j’ai connu une personne qui a été un des éléments fondateur de Panium. Je me suis d’abord lié d’amitié avec cette personne, puis nous sommes devenus amants. Par la suite nous avons rencontré une troisième personne, qui a rejoint notre désormais trinité. Le premier moment charnière de cette existence a été l’instant où nous avons partagé nos vœux pour Panium. Le second, celui où nous les avons brisés. Oui, il y a bien eu un « avant Panium », dans un monde où je possédais un autre nom, et une autre histoire. J’ai créé Panium seul, et, seul, je suis Solpa.

 

Le silence qui suivit la réponse du dieu qui se tenait devant Tanaydin dura plus longtemps que le précédent. Jamais elle n’avait entendu ça, et elle se demanda si c’était par ignorance, ou autre chose. Après tout, elle n’avait jamais vraiment étudié la question des origines de Panium, et l’histoire de ses dieux. Elle connaissait en revanche les Fondateurs, Solpa, Sha et Cent-noms. Une question vint à son esprit, mais le visage impassible de Solpa lui sembla dissimuler quelque chose d’autre, qui la fit se retenir. Ou bien peut-être était-ce simplement la peur de mettre le pied dans un inconnu trop vaste.

 

Elle s’éclaircit à nouveau la voix.

 

— Parmi les questions que nous avons reçues, beaucoup s’interrogent sur le quotidien d’un dieu. Dites-nous, Solpa, où vivez-vous, quand vous n’êtes pas à la Tour du Mir ? Comment remplissez-vous vos journées ?

 

Solpa retrouva son sourire insouciant, et Tanaydin se sentit tout de suite mieux en voyant la différence avec l’instant d’avant.

 

— Parfois, je me le demande moi-même. Vous savez, l’omniprésence est une situation très difficile à vivre. Heureusement, ma conscience s’est agrandie avec le temps et le développement de Panium, depuis sa création. Aujourd’hui, je n’ai pas plus de difficulté à voir ou entendre ce qui se passe de l’autre côté de la planète, que vous d’écouter quelqu’un et de prendre des notes en même temps.

 

— C’est difficile, intervint Tanaydin, même pour moi. C’est pourquoi aujourd’hui j’ai un audiogramme.

 

— Haha, oui. Je veux bien le croire. Mes journées, donc, principalement, sont remplies par les vies des créatures qui peuplent Panium. C’est assez difficile à expliquer, mais chaque histoire individuelle est un récit que je suis avidement, et chaque parole qui m’est adressée demande ma présence. De nombreuses personnes, à chaque instant, requièrent mon aide, et si je ne peux qu’être là pour eux, sans intervenir, selon l’Accord des Peuples, je peux au moins les guider. Par exemple, en étant là aujourd’hui, cela ne m’empêche pas d’être simultanément à de multiples endroits sur Panium.

 

— Ça m’a l’air effectivement très chargé comme quotidien. Plusieurs personnes se sont interrogées sur les capacités d’un dieu tel que vous. Quel est le potentiel de pouvoir que vous êtes capable d’exercer sur Panium ?

 

Solpa ricana en haussant les sourcils.

 

— Je sais de quelles personnes proviennent ces questions. Je répondrai simplement que mes actions sont déterminées par l’Accord des Peuples, et je suis soumis aux décisions de la Cour des Peuples concernant mes interventions physiques.

 

— Très bien. Des questions sur vos relations avec les mortels, maintenant. Y a-t-il une personne, sur Panium, à laquelle vous accordez plus d’attention qu’à d’autres ? Une personne plus importante ?

 

— Hahaha, je devrais dire non, bien évidemment. Mais je ne peux décemment pas désavouer le tenancier des Trois Bras, à Kantharat, qui distille la meilleure eau-de-vie de tout Panium. Je vous demande cependant de ne pas envahir sa taverne ; il n’aime pas les grandes foules. C’est pour ça que son établissement n’est pas très grand.

 

Tanaydin et Solpa rirent ensemble, et la jeune femme se fit la remarque que c’était la seconde fois que le dieu esquivait une question, sans y répondre négativement pour autant.

 

— Mis à part cette taverne, avez-vous des amis ? Des gens avec qui il vous arrive de passer du temps, sous une forme ou sous une autre.

 

Le regard de Solpa sembla se perdre un instant sur un point derrière la jeune femme, puis se focalisa rapidement.

 

— Oui, bien sûr. Quelques personnes me connaissent sous une autre identité. J’ai des avatars, comme tous les dieux de Panium. Mais je ne dévoilerai pas leur identité ici, vous vous doutez bien.

 

— Oui, évidemment. Mais je suis sûr que les habitants de Kerk seront heureux de savoir que vous n’êtes pas condamné à une solitude quotidienne implacable. Ensuite, sur l’autre versant de la relation, avez-vous des ennemis ? Des personnes que vous n’aimez pas, peut-être ? Des menaces qui pèseraient sur vous ?

 

Le sourire de Solpa s’affaissa, et Tanaydin perdit également le sien en réaction, sentant la peur l’envahir tout à coup.

 

— Oui, répondit le dieu sur un ton monocorde. Bien sûr. Je m’interroge sur le sens de cette question, cependant. Vous n’avez pas besoin de moi pour connaître l’historique de mes conflits avec Absol.

 

Tanaydin sentit un frisson lui traverser tout le corps, et ses yeux se fixèrent sur sa feuille. Comment n’avait-elle pas pensé à cela avant de lui poser cette question ? Comment même quiconque ne l’avait pas avertie ?

 

— Oui, je… bien sûr… ahum… excusez-moi.

 

— Ce n’est rien. Continuez, je vous en prie.

 

Tanaydin attendit que son souffle retrouve un rythme acceptable, et continua l’entrevue.

 

— Quelques questions sur votre personnalité, rapides, légères, pour vous cerner un peu en tant qu’individu. Première : êtes-vous de nature plutôt optimiste, ou pessimiste ?

 

— Je dirais plutôt optimiste, répondit Solpa en souriant à nouveau.

 

— Plutôt téméraire, ou prudent ?

 

— Prudent. Je ne peux pas me permettre, de par ma position, de prendre des risques avec Panium et ses habitants.

 

— Plutôt blagueur, ou sérieux ?

 

— Plutôt les deux, dit Solpa en riant. Lors des conseils de la Cour, je suis sérieux, comme tous les conseillers. Mais j’apprécie beaucoup de pouvoir rire avec les mortels que je côtoie sur Panium.

 

— Avez-vous des peurs, des phobies irrationnelles ?

 

— Effectivement. J’ai une peur assez importante de l’obscurité.

 

Tous les deux rirent de bon cœur. Tanaydin se dit que c’était encore là une question qu’elle aurait pu éviter de poser.

 

— Êtes vous quelqu’un de moral, avec des principes qui régissent vos décisions ?

 

— Non, je tiens à toujours évaluer la situation lorsqu’elle se présente. Je me méfie beaucoup des personnes qui ont des principes, car leurs certitudes peuvent parfois les aveugler aux moments les plus cruciaux.

 

— Êtes vous une personne de parole ? Tenez-vous toujours vos promesses ?

 

— Je ne fais pas de promesse. Un mortel que j’ai connu disait qu’il n’y a qu’ainsi qu’on est certain de ne pas les briser. Plus sérieusement, je pense qu’il est important d’avoir conscience des changements qu’apportent l’existence, et du fait que, parfois, les avis changent, les gens veulent prendre d’autre routes. Il existe un lieu, sur Panium, dédié à cette vérité universelle. Panium lui-même est un monde où chacun est libre de refaire ses choix. Une promesse est une prison. Nul ne devrait en faire, et nul ne devrait les croire.

 

Tanaydin, qui avait déjà une certaine expérience des retours d’opinions et des réactions publiques, se dit intérieurement que cette réponse pouvait être dangereuse, si elle n’y apportait pas quelque chose de plus.

 

— Mais, tout de même, dit-elle, vous ne pourriez pas, par exemple, décider un jour de renier vos engagements envers Panium ?

 

Solpa retint un rire.

 

— Je vois où vous voulez en venir, Tanaydin. Mais répondez à ceci : vaut-il mieux avoir une personne qui agit selon un vœu toute son existence, mais dont vous ne connaîtrez jamais la véritable volonté ? Ou bien une personne qui, chaque jour, refait le choix d’agir en accord avec ce vœu, car telle est sa volonté ?

 

Tanaydin hocha la tête et renonça à pousser plus loin la réflexion.

 

— Êtes-vous quelqu’un de secret ? Les avez-vous révélés à quelqu’un ? Quelqu’un les a-t-il découvert ?

 

— Je ne dirais pas qu’il y a des secrets… plutôt des ignorances. Je ne mentirai pas à quelqu’un, ni ne dissimulerai une information sur Panium ou moi-même. En revanche, j’estime qu’une personne est prête à entendre un secret lorsqu’elle le découvre par elle-même, et seulement alors.

 

— Avez-vous des vices ? Des défauts quelconques ?

 

— Oui, je suis peu présent pour les personnes que j’aimerais voir plus souvent. On peut dire que j’accorde trop d’attention à Panium, et pas assez à ses habitants. Aussi, mais cela est lié à ma nature, je ne comprends pas toujours les inquiétudes des mortels, et il peut m’arriver de ne pas percevoir l’importance de certaines choses.

 

— Pour finir avec ce point : trois mots pour décrire votre personnalité ?

 

— Hmmm… Je dirais : évasif, protecteur et désolé.

 

— Désolé ?

 

— Oui. Car je suis souvent désolé.

 

Tanaydin rit à nouveau avec Solpa, puis amorça la fin de l’entrevue.

 

— Il ne reste plus qu’une seule question, après quoi cette entrevue est terminée. Êtes-vous prêt ?

 

— Parfaitement. Allez-y.

 

— Quel avenir pour Panium ? Pouvez-vous donner à nos lecteurs une idée des temps prochains ?

 

Solpa rit en secouant la tête.

 

— Je suis désolé. Je n’écris pas l’avenir, il n’y a pas de destin, et je ne sais pas plus que vous de quoi sera fait le futur de Panium. L’Accord des Peuples parle de responsabilité et de souveraineté, les temps prochains, ce sera vous qui les écrirez.

 

— Merci pour ces belles paroles, Solpa.

 

Tanaydin se leva, et tendit une main que le dieu serra en lui souriant. Le personnage était bien plus humain et mystérieux qu’elle le pensait, et elle sentait naître en elle une curiosité toute nouvelle pour ces actes passés, sur Panium. Peut importait ce que cette entrevue ferait naître comme réactions ; elle était heureuse de l’avoir conduite, et Solpa semblait également heureux d’avoir passé ce moment avec elle.